Histoire du chemin de fer minier

     En 1860, la voie de chemin de fer Nevers - Chagny était en construction. Schneider avait entrepris des démarches administratives en vue de l'établissement d'une voie ferrée de St Léger sur Dheune aux Menaults. La procédure fut menée activement et conclue en dix mois. Il fut même autorisé à prendre possession des terrains expropriés avant d'avoir convenu du prix avec les propriétaires. C'est ainsi que le maire de Créot découvrit des arpenteurs sur ses terres, les clôtures abattues, les travaux commencés, sans qu'il en eut été informé. Il en fut fort mécontent.
     La construction de la voie fut poussée activement. En mars 1861, il y avait 220 terrassiers, 30 maçons et 30 chevaux sur le chantier. Le 4 septembre 1861, le tronçon St Léger - Mazenay fut mis en service. En novembre 1862, la ligne atteignait Les Menaults et fut ouverte officiellement.
     Elle nécessita 14000 échalas, 6000 pieux et 4000 kilos de fil de fer pour la clôture, 12000 traverses, 17 changements de voies et croisements. Il fallut construire 7 ponts en dessous (la route passe sous la voie), 6 ponts au dessus (la route passe dessus la voie) et 12 passages à niveau avec guérites. Les 3 ou 4 locomotives proviennent des usines Schneider, ainsi que les rails.

Longueur des voies ferrées de l'exploitation
Voies de roulage (0,50m)
Galerie Ste Félicie   670 m
Galerie Ste Clémence   190 m
Galerie n°20   300 m
Galerie Ste Barbe   757 m
Galerie d'écoulement de Mazenay   460 m
Galerie Ste Marguerite extérieur 486 m
intérieur 3347 m
Puits St André ext. 4,5 m
int. 2055 m
Puits St Eugène ext. 105,6 m
int. 5025 m
Galerie de Parnay ext. 211 m
int. 1992 m
Galerie d'écoulement de Créot ext. 80 m
int. 680 m
Puits St Charles ext. 211 m
int. 7790 m
  Total 23364,1 m
Voie normale
Voies principales   13320 m
Embranchements   2653 m
  A dater du 30 avril 1898 39 km
Extrait du mémoire de M. Jean-Philippe Passaqui de juin 1996

     Elle favorisa le développement de la mine, car désormais, le transport n'était plus un obstacle à la production. Les ingénieurs estimaient que le minerai était jeté dans le four, au Creusot, deux heures seulement après l'abattage.
     Les wagonnets des galeries de mines étaient versés, à l'aide d'espèces de trémies en bois, dans les wagons à voie normale. En 1868, un accord fut signé, entre Schneider et le PLM, fixant le droit de péage et les conditions d'accès au réseau PLM pour les trains de l'entreprise. Des trains étaient formés lesquels descendaient à St Léger, puis empruntaient la ligne PLM de St-Léger à Montchanin où ils retrouvaient les voies Schneider. Au retour, les wagons vides empruntaient le chemin inverse.
     Entre 1872 et 1880, les rails de fer sont remplacés par des rails en acier. Vers 1875, quatre trains de 20 wagons circulaient chaque jour. Il existe une anecdote suivant laquelle les cheminots de Schneider auraient vendangé une vigne vers St Maurice les Couches...
     En 1880, Schneider acheta 2500 tonnes de houille à la mine d'Aubigny la Ronce pour ses aciéries du Creusot. Curieusement, elle fut acheminée par cette voie ferrée.
     Déjà en 1865, Henri Schneider écrivait à son père qu'il fallait songer à combler la lacune de 3 km qui séparait Les Menaults de Nolay, afin de pouvoir s'approvisionner en charbon de bonne qualité à Epinac. En 1899, le Conseil Municipal d'Epinac émit le voeu que la ligne Schneider soit prolongée jusqu'à Cirey les Nolay pour rejoindre la ligne Etang - Chagny.
     Outre le minerai de fer, la ligne a transporté à l'expédition, de la paille et du foin vers le sud de la France, à l'arrivée, de la farine, des denrées d'épicerie et de mercerie, et de la houille.

Marchandises autres que minerai de fer et matériaux pour la mine
(exemples pour 2 années)
Années Tonnage Recettes
1905 1634 tonnes 2114 francs
1914 1311 tonnes 1832 francs

      Article de journal de 1902
  Article de journal
     Auparavant, il était toujours possible d'emprunter le train pour se déplacer. Il fallait faire une demande, le voyageur prenait place sur la locomotive et le voyage était gratuit. Sous la pression du Conseil Général, Schneider consentit à ouvrir sa ligne au trafic voyageurs, mais y mit de la mauvaise volonté, puisqu'il demandait presque une journée de travail de mineur pour prix du trajet. L'expérience fut tentée du 15/10/1902 au 31/03/1903. Voir ci-dessous le maximum de fréquentation. Une voiture à voyageurs était adjointe en tête à la montée, en queue au retour. Pour 25 F de recette par jour, les dépenses s'élevaient à 160 F. De plus, il aurait fallut construire 4 gares (voir ci-contre).

Mois St Léger - Mazenay Mazenay - Les Menaults Total
11/1902 193 192 385

     Les mines furent arrêtées à Mazenay en 1911 et en 1914 aux Menaults. Dans les premiers mois de 1914, Schneider demanda eu PLM de poursuivre l'exploitation de la voie ferrée. La fermeture de la voie ferrée fut effective quelques mois après.
     Le chemin de fer fut déclassé en 1922. Seule la partie basse, entre St Léger et les carrières de Nyon, fut louée aux tuileries Perrusson et Desfontaines pour évacuer la terre à tuile vers leurs usines de St Léger et Ecuisses, de 1921 à 1960. Les tuileries Laveaux se joignirent à elles à partir de 1941, alors qu'un chemin de fer Décauville joignait le Canal du Centre à Dennevy. Puis tout trafic cessa. Pourtant le fer de Mazenay servit à fabriquer des rails et des locomotives.

Merci à MM. Philippon, Passaqui, Taupenot et à l'Ecomusée du Creusot

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Date de mise à jour: 04/04/2008 Consultez les nouveautés Rassemblé par Gilbert Gillet