Chalon-sur-Saône Secteur B

En 1904, il n'y avait pas de triage à Chalon-sur-Saône. Comme on le voit, il y avait un grand faisceau impair à St-Cosme (à droite sur le plan) et un faisceau pair à l'emplacement de la rue de la manutention et de la sous-station (à gauche).
		Collection Rémy 91
		Plan de 1904

Triage de St-Rémy

		Deux faisceaux furent construits de part et d'autre des voies de Lyon, après le pont de Givry, sur les prés inondables de la Thalie: Un faisceau impair (de voie 65 à 89) qui est le triage proprement dit et un faisceau pair (de voie 4 à 22) qui sert de garage.      Au bord du faisceau pair, un chantier pour le service de la voie et un chantier de réparation des wagons.
Triage de St-Rémy

Voilà tout ce qui resta du triage et des trains après l'explosion du train de munitions, à la suite du bombardement par deux avions anglais le 25 août 1944, juste avant la libération de Chalon qui ne sera effective que le 5 septembre 1944.
		Destructions de 1944

		On voit les 2 buttes: celle d'été et celle d'hiver plus haute. Derrière, on voit le bâtiment de St Rémy avec 5 portes. De gauche à droite: bureau du chef de service, bureau de la sta, réfectoire, vestiaires et douches, WC.      Au milieu, le poste à fil reconstruit depuis. A gauche, le poste 3 supprimé à l'électrification.
Collection Jérôme Villemain
Bâtiments du triage après l'explosion

Le pont de la Thalie (au milieu) et du chemin qui mène au chantier de réparation des wagons (à droite) détruits.
		Pont détruit

		De gauche à droite: la VU des Dombes, le grand bâtiment de la STEF, le faisceau impair, les voies principales 1 et 2, direction Lyon, le faisceau pair avec au fond le CR (Chantier de réparation) et la VU Cluny.      Photo prise du pylône vers la route de Givry.
Photo J.P. Moullière
Les 2 faisceaux de St-Rémy

L'un des châteaux d'eau, à côté de la STEF (Société de Transports et Entrepôts Frigorifiques: filiale de la SNCF).
		Photo Thierry Père
		Château d'eau

		Ci-contre, la sortie vers les voies principales en direction de Lyon.      Jadis, les entrées et sorties se faisaient par simple entente téléphonique avec le poste 2. Maintenant, il y a des autorisations avec le PAI (voir plus loin).
Photo Jean-Jacques Vadot
Sortie du faisceau vers voie 1 Lyon

Reportage photo

     Je suis retourné à St Rémy, mon ancien fief ... où j'ai été accueilli à bras ouverts. 11 ans et j'ai retrouvé les mêmes collègues. J'ai même eu droit à l'annonce pas haut-parleurs: "Attention le chef descend dans le faisceau"...
     Et ma réponse, par haut parleur aussi, du faisceau: "T'as fini de faire le con"...
     Mais quelle misère de voir le trafic squelettique qui subsiste.

Un diesel sur la bosse du triage. A droite, on voit le poste à fils servant au débranchement.      Jadis, il y avait 2 bosses et deux tiroirs. A droite de la bosse actuelle, il y avait la bosse d'hiver (à l'emplacement du chemin goudronné) à cause des boites à huiles qui figeaient l'hiver.
		Photo Thierry Père
		Bosse du triage

     Comme dans tous les triages, on a "préparé" les "coupes", c'est-à-dire desserré les attelages et enlevé les boyaux. Puis on tire la rame sur le "tiroir" et ensuite on "refoule" en "coupant" avec une perche. Et les wagons roulent tout seuls.

		A droite le poste à fils où un aiguilleur fait les aiguilles devant les wagons qui descendent de la butte. A gauche, un wagon tombe voie 71, où un enrayeur se prépare à mettre un sabot pour le ralentir. Un loco est garé 87.      Remarquez que l'aiguilleur a déjà préparé la voie suivante: la 75.      Photo prise du pylône d'éclairage il y a quelques années.
Photo Robert Jacquemin
Faisceau de triage

Les wagons étaient aiguillés par le poste à fils qu'ont voit ici. Jadis, les chefs de manoeuvre inscrivaient la voie suivante à la craie sur le wagon qui descendait.      L'aiguilleur lisait le N° de la voie et tournait la (ou les) aiguille dès qu'elle était dégagée.      On voit un des haut-parleurs dans le sens faisceau-bosse.
		Photo Gillet
		Poste à fils

		Le levier 1 manoeuvrait jadis la queue d'hironde (ou d'aronde suivant les régions), placée le long de la voie de tiroir, et qui autorisait ou interdisait les débranchements. Un klaxon était installé sur le mat de ce signal pour commander les mouvements.
Photo Jean-Jacques Vadot				Collection William Jones
Leviers du poste à fils				Queue d'hironde

     Tout en tournant ses aiguilles, l'aiguilleur annonce la voie avec le micro qu'il a devant lui, en direction du faisceau: "85 une rame de 3!" - "73 un fragile"...
     Il y a d'autres annonces: "79 accompagné" (cela signifie que l'on descend 79 avec la machine: il ne faut pas mettre de sabot. Ou encore: "on appuie la 81".

Pour annoncer dans le faisceau, l'aiguilleur utilise la pédale de droite. La pédale de gauche permet d'annoncer en direction de la bosse ou du chef de service: "Arrêter débranchement, sabot coincé" ou autre ...
		Photo Gillet
		Pédales des haut-parleurs

		Il y a un micro dans le faisceau, entre les voies 73 et 75 (à gauche du poteau caténaire), en direction du poste à fils, de la bosse et du chef de service.      Il y a aussi un micro à la bosse et un vers le bureau du chef de service, pour pouvoir intervenir au bas, par exemple "Le Gevrey entre 69, la machine 71".      L'agrandissement montre également un haut-parleur de faisceau.
Photo Gillet
Micro du faisceau

		Sur ces 2 photos, on voit pourquoi le nom de poste à fils.      La transmission est funiculaire, comme jadis les signaux.
Photo Gillet				Photo Gillet
Aiguille de tête				Aiguille 15

Il semble très simple de tourner les aiguilles, bien visibles en plein jour. Mais la nuit et par temps de brouillard, c'est une autre histoire.      Pourtant les gars avaient l'habitude et les tournaient d'instinct et il y avait peu de bi-voies.
		Photos Gillet
		Aiguilles 13 et 7

		Le diesel a amené voie 67 une rame de la zone sud. La locomotive électrique a amené voie 69 un train complet pour Verdun-sur-le-Doubs. Le diesel s'est déjà aiguillé pour emmener le TC à Verdun. L'électrique s'aiguille pour emmener la rame de la zone sud.
Photo Gillet
Locomotive électrique

Un train entre au garage au faisceau pair, voie 4. Au loin à droite, une rame de traverses en béton de la SATEBA, prête au départ. Derrière, on voit le CR (chantier de réparation des wagons).
		Photo Gillet
		Un train entre au garage

		Un train de voyageur, sur voie 2, va entrer en gare des voyageurs.      Le service VB (ah pardon, il faut dire l'Equipement) ayant demandé la 73, il faut changer les Gevrey de voie et les mettre 71.
Photo Gillet
Vue du faisceau

		Les Gevrey ayant été passés 71, on raccorde un peu de "répartition".
Photo Gillet				Photo Gillet
On raccorde 71				On appuie un peu

Entre la 73 et la 75, la célèbre cabane des enrayeurs où ils venaient chercher un peu d'abri lorsqu'il pleuvait, neigeait, voire verglaçait.      Devant, on voit le non moins célèbre « garlot »: un brasero où ils trouvaient un peu de chaud.      Aux alentours traînaient sabots, tavelles, perches et anspects.
		Photo Gillet
		Cabane enrayeurs

     Jadis quand on voulait mettre des wagons voie 67 ou aiguiller quelque chose côté de la sortie principale, il fallait une entente par téléphone avec le poste 2.

		Mais maintenant, avec le PAI, il y a des autorisations par clefs.
Photo Jean-Jacques Vadot				Photo Jean-Jacques Vadot
Autorisation de départ				Autorisations PAI

Le bureau du chef de service, avec standard téléphonique, graphique, carnet de dépêches, bulletins d'ordres et derrière celui du staticien avec ses ordinateurs.
		Photo Gillet
		Bureau chef de service

Chantier de réparations

		Voici le CR (Chantier de Réparations) bien désert. Il paraît qu'il reste seulement 1 visiteur. Quand on pense à l'activité qu'il y avait avant ici.
Photo Gillet
Chantier de réparation

Certains appellent cet appareil un boulard, d'autre un cabestan. Bref, il s'agit d'un dispositif pour tirer les wagons.
		Photo Gillet
		Cabestan

		Des patins de frein, des ressorts, etc.
Photo Gillet
Patins de frein, ressorts, etc.

		Tout ce qu'il faut pour réparer un wagon.
Photo Gillet				Photo Gillet
Attelages				Tampons

Des vérins pouvant servir à lever des caisses de wagons pour changer les essieux.
		Photo Gillet
		Vérins de levage

		Ces espèces de transbordeurs étaient destinés à évacuer les essieux avariés ou à amener les neufs.
Photo Gillet				Photo Gillet
Transbordeur d'essieux				Transbordeur d'essieux

		Ce chariot à voie étroite permettait de déplacer les essieux.
Photo Gillet
Transporteur d'essieux

		La voie étroite qui véhiculait les essieux.
Photo Gillet				Photo Gillet
Voie étroite				Voie étroite

		De l'ordre là-dedans !      Les tagueurs sont passés là aussi...
Photo Gillet
Avis

Merci à Rémy 91, Thierry Père, Jean-Pierre Moullière, Jérôme Villemain, Robert Jacquemin, Jean-Jacques Vadot et William Jones.